Réforme des retraites : ma réaction à l’utilisation du 49-3


🔍 Ce jeudi 16 mars, la réforme des retraites connaît son épilogue parlementaire.

Depuis le début des travaux sur ce projet de réforme, j’ai voulu faire preuve de responsabilité et tenir un discours de vérité. Je m’efforce de poursuivre sur ce chemin ce jour en vous partageant mon sentiment sur ce qu’il s’est passé ce jeudi 16 mars à l’Assemblée nationale.

▶ Si j’ai toujours défendu cette réforme, c’est pour garantir la pérennité de notre système de retraite par répartition. C’est parce que je tiens à ce modèle de solidarité intergénérationnel qui permet à une majorité de Français de jouir d’un droit au repos après une vie de travail. Ce droit, nous voulons le garantir pour nos enfants, nos petits-enfants, pour que, eux aussi, puissent bénéficier d’un montant de pension compatible avec le maintien de leur dignité. C’est aussi la promesse d’une vie meilleure pour les futurs retraités et les retraités actuels avec l’assurance d’une pension minimale pour les personnes ayant une carrière pleine.

Une réforme de cette portée, inscrite dans le programme que j’ai défendu lors des élections législatives, ne se fait pas par gaité de cœur. J’ai conscience qu’un effort important est demandé aux Françaises et aux Français et il serait plus facile de ne rien faire. Bien au contraire, il faut du courage. C’est donc en responsabilité que j’ai soutenu cette réforme et que je souhaitais la voter malgré les tentatives d’obstruction de la part des oppositions.

📑 A titre personnel, j’avais déposé plusieurs amendements pour, notamment, améliorer le recours des personnes en situation de handicap au dispositif de retraite anticipée ou pour mieux reconnaître l’engagement des aidants. J’ai soutenu plusieurs mesures pour lutter contre les discriminations dans le monde du travail, pour favoriser le maintien des séniors dans l’emploi, ou encore, améliorer l’effectivité des droits familiaux en matière de retraite pour tous, mais aussi sur l’égalité entre les femmes et les hommes, un sujet qui est très important pour moi.

C’est ce vers quoi le débat parlementaire aurait dû s’orienter. Débattre d’options politiques, d’idées qui permettent d’améliorer la vie des gens, plutôt que de gesticuler et de bloquer toute possibilité de modifier le texte.

J’avais formulé le vœu que nous avancions ensemble dans le cadre des débats à l’Assemblée nationale pour mener une réforme des retraites plus juste, plus solidaire, sans rien renier de notre esprit de responsabilité pour les générations futures.

Force est de constater que nous n’y sommes pas parvenus. Ce jeudi, la Première ministre Élisabeth Borne a enclenché le 49-3 dans l’hémicycle pour faire passer le texte sans vote, mettant fin à la séance.

▶ Que cela soit clair : je regrette ce recours au 49-3 sur un sujet aussi important. J’aurais souhaité qu’on laisse la possibilité aux députés de prendre leur responsabilité et d’exprimer leur opinion en leur âme et conscience. Privilégier la clarté du vote aux tergiversations des uns et à l’électoralisme des autres. Un élu n’est pas une girouette.

Quitte à perdre, il fallait aller au vote. C’est là tout le sens de notre démocratie et de mon engagement. Quoiqu’il en soit, le vote aura bien lieu sous la forme d’une ou plusieurs motions de censure engageant la responsabilité du Gouvernement sur ce texte. Nous y verrons ainsi un peu plus clair sur la position de chacune et chacun.

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