Nous sommes le 21 mai 2023. Le club de tennis de table d’Étaples organise une brocante dans les rues de la cité des pêcheurs. C’est la fin de journée, tout le monde remballe. Jean-Louis, un joueur et bénévole, se tient un peu à l’écart de ses camarades. Il s’assoit un instant. Il se tient la poitrine, ses yeux sont humides. Interloquée, Amélie Cappieters, 38 ans, elle aussi bénévole du club, allonge l’homme, la cinquantaine passée. Le temps qu’il reprenne ses esprits.
« Mais il est parti, il n’y avait plus de pouls. » C’est Charles, le mari d’Amélie, président de l’association de sport, qui raconte la suite de ce récit qui restera gravé. Infimière libérale, sa compagne a « récupéré » le bénévole après un premier massage. Mais « il a refait un arrêt », puis un autre. « Au troisième, on a vraiment cru qu’il allait mourir. Tout le monde pleurait. » Et pourtant : Amélie masse encore et encore, retrouve de nouveau un pouls. Les pompiers et le SAMU arrivent quelques minutes plus tard, l’homme est conduit à l’hôpital. Charles, lui, en est certain : « Si Amélie n’avait pas été là, Jean-Louis ne serait plus parmi nous. »
« Il va mieux »
Quatre mois plus tard, Philippe Fait, député et ancien maire d’Étaples, a décoré Amélie d’une médaille, dimanche matin dans le bar l’Après, sur le port. Le parlementaire appelle à former « massivement » aux gestes de premiers secours. Dans une lettre, le ministre de la Santé Aurélien Rousseau a félicité la trentenaire pour son geste qui illustre la « bravoure » des soignants.
Une cérémonie et des remerciements, Amélie n’en voulait pas vraiment. L’humilité, sans doute. Le pas incertain et la voix hésitante, elle a pris la parole sous le regard ému de sa grand-mère, son mari, ses amies. « C’était la première fois que je venais en aide de la sorte à quelqu’un en dehors de mon travail. » Jean-Louis, lui, n’a pas pu être là pour voir sa sauveuse médaillée. Mais « il va mieux », assure l’infirmière. « C’est ma plus belle récompense. »
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