Tribune : Ne cédons rien face au harcèlement scolaire. ❌
Avec Benoît Bordat Député de la Côte-d’Or, Philippe Guillemard – Député et 37 autres collègues, nous nous mobilisons contre le harcèlement scolaire. Cette lutte est l’affaire de toutes et tous. Tribune reprise dans le JDD.
↪ https://www.lejdd.fr/Societe/tribune-harcelement-scolaire-40-deputes-renaissance-se-mobilisent-pour-eradiquer-ce-fleau-de-nos-ecoles-4162663
Le samedi 7 janvier 2023, Lucas s’est donné la mort. Il était âgé de 13 ans.
Ce jeune Vosgien était élève au collège de Golbey. Il avait subi un harcèlement scolaire à caractère homophobe.
Un tel drame en 2023 traduit un terrible échec collectif, une injustice inacceptable. Un enfant, un adolescent harcelé voit son image de lui-même démolie jour après jour. Chaque insulte, chaque mesquinerie entame sa confiance en lui-même. Ainsi est détruite progressivement sa foi en l’avenir, en la vie. Qu’un adolescent et sa famille soient emportés dans cette spirale du désespoir n’est plus admissible.
Oui, en France, des enfants, sans doute inconscients de la portée de leurs actes, peuvent s’acharner sur d’autres jusqu’au drame. Ces harceleurs sévissent principalement dans un cadre scolaire. Ils poursuivent souvent leurs victimes par l’intermédiaire des réseaux sociaux dans tout ce qu’ils ont de plus toxique, car ils permettent de harceler jour et nuit, sans trêve.
Ce qui se finissait jadis aux grilles de l’école peut désormais se prolonger jusque dans l’intimité familiale.
Le harcèlement scolaire est l’affaire de tous. La société toute entière porte la responsabilité de ce drame. Et comme l’a rappelé le ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, il reste beaucoup à faire sur ce sujet.
En France, entre 800 000 à 1 million d’élèves, enfants et adolescents, seraient harcelés chaque année. En tant que députés de la majorité, nous souhaitons nous engager résolument pour lutter contre le harcèlement scolaire.
Des avancées ont été obtenues grâce à la loi du 2 mars 2022 visant à combattre le harcèlement scolaire et au plan « Non au harcèlement » lancé par le Gouvernement.
Mais il est de notre responsabilité d’aller plus loin, plus vite.
L’autorité judiciaire doit faire de la lutte contre le harcèlement scolaire une priorité de sa politique pénale afin de se saisir de la nouvelle infraction définie. Rappelons que les peines maximales encourues sont de dix ans de prison et de 150 000 euros d’amende en cas de suicide ou de tentative de suicide de la victime harcelée.
Nous devons aussi aller plus loin dans la prévention et la formation auprès des acteurs de l’Éducation nationale et des familles. Il faut absolument s’assurer que les établissements scolaires se donnent les moyens de prévenir et de traiter les cas de harcèlement, conformément à leurs obligations.
Le programme Phare a été étendu à toutes les écoles élémentaires et les collèges en septembre 2022. Il détermine notamment « des actions mises en place tout au long de l’année scolaire comme la formation d’une communauté protectrice autour des élèves ».
Enfin, mieux lutter contre le cyberharcèlement sur les réseaux sociaux doit être plus que jamais d’actualité.
En tant que parlementaires, nous sommes déjà mobilisés auprès des publics scolaires pour rappeler ce message. Nous entendons poursuivre notre travail de pédagogie. Nous affirmons que l’objectif d’éradiquer ce fléau de nos écoles sera une priorité de nos mandats, et appelons à la mobilisation de tous à cette fin.
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