Trente-cinq lycéens d’Étaples-sur-Mer ont rencontré la présidente de l’Assemblée nationale

Le 21 novembre dernier, une délégation de trente-cinq élèves du lycée professionnel Jules-Verne d’Étaples-sur-Mer se sont rendus à Paris afin de présenter un panneau aux couleurs du « violentomètre » .

Trente-cinq élèves du lycée professionnel Jules-Verne se sont rendus à l’Assemblée nationale, à Paris, mardi 21 novembre, avec, dans leurs bagages, un objet des plus singuliers : un violentomètre. Ce dispositif de prévention contre les violences conjugales a été fabriqué par les apprentis peintres et menuisiers du lycée eux-mêmes – des garçons, en très grande majorité.

Agathe Châtelain, infirmière, retrace cette expérience : « nous avons pris le bus pour aller à Paris et pour certains, c’était une première. Après une visite de l’Assemblée, nous avons été accueillis par la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, et la ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations, Bérangère Couillard. Nous avons échangé avec elles. »

Philippe Fait, le député de la 4e circonscription du Pas-de-Calais, était présent à la salle des Pas Perdus. Les élèves sont descendus à Paris grâce à son initiative : « Yaël Braun-Pivet, dans sa prise de parole, a indiqué qu’on pouvait se satisfaire de ce que la jeunesse se saisisse de ce sujet de société mais qu’il nous restait encore beaucoup de travail à faire. Les élèves se sont montrés à l’écoute et très respectueux. »

Après la présentation du violentomètre, tout de chêne serti, par un élève, la délégation est partie voir la Tour Eiffel ou assister à la séance des questions au gouvernement.

Ce beau programme est parti d’une idée lancée par l’équipe éducative : « Dans le cadre du projet piloté par la ville d’Étaples : «Mobilisons-nous contre les violences faites aux femmes !», nous avons proposé aux adolescents de fabriquer un violentomètre », raconte Agathe Châtelain. Les élèves ont acquiescé, d’autant qu’ils ont été sensibilisés à travers d’autres leviers à cette cause érigée en priorité nationale par le gouvernement : ainsi, leur participation à des ateliers de self-defense, des débats avec des intervenants ou la découverte de pièces de théâtre sur les violences physiques infligées aux femmes.

Un outil pour la discussion
Parmi les trente-cinq adolescents de passage à Paris, trente-quatre garçons… et une seule fille, et le violentomètre n’a pas manqué de susciter des débats. Selon Agathe, le violentomètre « met les pieds dans le plat » et offre un outil concret : « la violence est banalisée chez les jeunes, car ils ont accès à énormément de contenus vidéo et ne semblent pas toujours prendre conscience de cette violence. » Notamment dans un cas précis : « le téléphone est le cas typique. Les adolescents pensent que c’est normal d’avoir le mot de passe d’Instagram ou Snapchat de leur copain ou copine. Bah, non, c’est pas normal ». Au degré 13 du violentomètre, si le conjoint « fouille tes textos, mails, applis », la couleur vire à l’orange foncé.

Pour Philippe Fait, une chose est sûre : « Il faut qu’on communique largement et qu’on libère la parole. C’est un combat quotidien. » Le violentomètre des élèves du lycée Jules-Verne aura trôné plusieurs jours à l’Assemblée nationale. Sur les bords du petit panneau de chêne, les élèves ont gravé le logo du lycée Jules-Verne ainsi que le numéro à appeler en cas d’urgence : 39 19.

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