Femmes et politique : trois élues du Montreuillois témoignent de leur expérience

À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, le député Philippe Fait a invité trois élues du Montreuillois à s’exprimer sur la place des femmes en politique. Annie Defosse de Campagne-lès-Boulonnais, Dina Zeid, de Montreuil et Haide Baumann de Saint-Josse témoignent.

Des trois femmes réunies autour du député Philippe Fait à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, Dina Zeid, élue au conseil municipal de Montreuil est sans doute la plus volubile. Et la plus jeune aussi.

«Se battre » pour rester en politique

Elle est entrée au conseil municipal de Montreuil à l’âge de 20 ans, et a été candidate dès sa majorité, à l’âge de 18 ans. Étudiante à la Sorbonne, elle souhaite intégrer les rangs des hauts fonctionnaires et, pourquoi pas ?, entamer par la suite une carrière politique. « Les enseignants incitent les jeunes, et en particulier les filles, à s’engager en politique, au sens de s’occuper de la vie de la cité, indique-t-elle. C’est une bonne chose. »

Revient la sempiternelle question de la parité. « Une bonne chose, souligne Dina Zeid, parce que sans cette obligation, la présence des femmes serait encore moindre qu’elle ne l’est actuellement. Mais le problème, c’est qu’on vient chercher les femmes juste parce qu’il faut respecter la parité. On entre en politique par cette porte et après il faut se battre pour y rester et s’y faire respecter… »

« On va vous confier la petite enfance »

À la différence de Dina Zeid, Annie Defosse, de Campagne-lès-Boulonnais a déjà roulé sa bosse : élue au conseil municipal de sa commune, vice-présidente de l’ancienne communauté de communes d’Hucqueliers, elle a été également conseillère régionale et est actuellement suppléante de Philippe Fait à l’Assemblée nationale. Et elle a un avis tranché sur la question. « Je pense qu’en politique, un homme travaille avant tout pour lui, pour affirmer sa place dans la société. Une femme travaillera plus pour l’intérêt général. » Elle regrette aussi qu’on dirige les femmes vers des compétences que les hommes leur ont réservées. « Vous êtes une femme ? On va vous confier la petite enfance, le tourisme ou la santé. En politique, c’est compliqué pour une femme de s’affirmer comme leader. »

« Je me demandais en quoi j’étais légitime »

À 81 ans, Haide Baumann siège pour son premier mandat de conseillère municipale à Saint-Josse. « Je me suis demandé pourquoi le maire est venu me chercher, note-t-elle. Je me demandais en quoi j’étais légitime et qu’est-ce que je pouvais apporter. À l’échelle de ma commune, les membres du conseil me considèrent comme leur égale. Mais, si on n’était pas venus me chercher, je n’aurais pas levé le doigt pour y aller. Et je pense que beaucoup de femmes sont dans le même cas. C’est compliqué pour une femme accaparée par les tâches familiales de faire de la politique. »

Sur les 164 communes qui composent la quatrième circonscription du Pas-de-Calais, 14 comptent une femme élue maire.

Article complet ici : https://www.lavoixdunord.fr/1439004/article/2024-03-10/femmes-et-politique-trois-elues-du-montreuillois-temoignent-de-leur-experience

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